Autre étape de la recherche

 

Rêves avec cris

Présentation de l'analyse

 

A partir de 24 rêves dont le point commun est le réveil avec cri, qui avaient été réunis et représentés graphiquement ultérieurement par la rêveuse (annexe), nous avons analysé la scène ou le séquence qui initie le cri.

On retrouve dans chacun des 24 rêves une agression qui aboutit au réveil de la rêveuse.

Ces rêves ont été répartis en 6 séries de plusieurs rêves dont le scénario comporte un élément central commun : voiture, agression, coups, main, belle-mère et maison. Cette distinction secondaire présente un intérêt dans la mesure où l’agression réalisée, la défense opposée, le contexte dans lequel se déroule l’agression présentent des aspects différents.

Nous proposons donc de nommer le thème de ce travail : l’agression et de garder en sous-thème les éléments centraux s’y rapportant, (énoncés ci-dessus).

 

Pour analyser ces séries, nous avons construit une grille qui étudie :

1 - la séquence de la scène générale avec la position initiale de la rêveuse (départ), le type d’agression, la défense qu’elle oppose et le résultat.

2 - le contexte environnemental de la scène avec ses variations : précis, imprécis ou absent. Par exemple, dans la première série (voiture), le contexte est souvent très imprécis et se situe plutôt dans un espace isolé ; dans la série "Belle-mère", le contexte est très peu décrit, ce qui met en avant la scène, etc.

3 - les actions réalisées précisément par l’agresseur et par la rêveuse pour sa défense. Dans la série "coups", la rêveuse n’oppose aucune défense à chacune des agressions qu’elle subit bien que ces agressions soient différentes. En revanche, on s’aperçoit que dans la série "Belle-mère", elle oppose une défense sans qu’il y ait d’agression explicite (on en déduit une agression implicite de ce personnage).

4 - les éléments semblables et différents qui apparaissent pour chaque série. Retrouve-t-on le même type d’action, de défense, de contexte ou au contraire sont-ils différents et de quelle façon ?

Six tableaux dynamiques reprennnent les rêves avec cris, nous les présentons ci-dessous. Ils se lisent de gauche à droite et les changements de lignes correspondent à des scènes distinguées dans le rêve et à leur apparition dans le temps.

 

Tableau A : Cri/ agression/voiture

 

SCENE GENERALE : VOITURE

 

départ

agression

défense

résultat

1

passage

blocage par personnage terrifiant, force de fiction

ne peut demander d’aide

crie

2

la voiture est ouverte

1 a - introduction d’un homme pour vol

2 a - il fonce sur elle

1 b - chasser l’intrus

2 b - aucune

1 c - sans résultat

2 c - crie

3

sensation de menace

(P. + rêveuse)

1 a - ?

2 a - être suivis

3 a - introduction d’un arabe sur le balcon

1 b - blocage des portes, fuite

2 b - aucune

3 b - aucune

 

 

 

3 c - crie

4

voit un homme menaçant

1 a - il vient vers sa voiture

2 a - l’homme s'introduit

1 b - intention défensive

2 b - interrogation au sujet des intentions de l’homme

1 c - échec

2 c - crie

 

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

 

aucun

imprécis

précis

1

aucun

   

2

 

parking et supermarché (indéfini)

 

3

 

endroit vaste et désert : place ou plage

+ précis : balcon —> appartement ?

4

 

 

2 - parking ou terrain d’aviation

1 - longue description d’un lieu connu de son enfance

 

ACTIONS AGRESSION/CONTRE-AGRESSION

 

actions agresseur

actions de la rêveuse contre-agression

1

se place devant - barre la route - passe la main à travers la portière - bloque la rêveuse

bloque le klaxon

veut klaxonner pour attirer l’attention

crie

2

s’introduit

démarre - fonce sur la rêveuse

tente de chasser l’intrus (par la parole)

crie

3

s’avance vers P. et la rêveuse

suivre

dit à P. de bloquer les portière et démarrrer - fuir

crie

4

s’avance vers la voiture

s’introduit

intention défensive

crie

 

 

CE QUI EST SEMBLABLE ET DIFFERENT DANS CETTE SÉRIE

 

ce qui est semblable

ce qui est différent

scène générale

Les vélléités de défense sont vaines. Elles se situent surtout au niveau d’intention.

- Lorsqu’elle connaît les intentions de l’agresseur (vol de sa voiture), elle peut se défendre en parlant.

- Lorsqu’elle est accompagnée de P., elle peut lui demander de faire les actions nécessaires pour fuir..

 

contexte environnemental

Lieu au moment de l’agression, très imprécis et isolé

- Lorsque le rêve est introduit par un long commentaire sur le lieu de son enfance, elle se demande si l’homme veut voler sa voiture ou l’enlever, elle.

 

actions agression/contre- agression

L’agression ne va jamais jusqu’au bout. On ne la touche pas.

La rêveuse ne fait aucune action réelle lorsque la menace est vague.

 

- Lorsqu’elle connaît les intentions de l’agresseur (vol de sa voiture, elle agit)

- 1 - (31 déc./1erjanvier 93)

Je suis dans ma voiture, arrêtée à un passage ; une masse sombre vient se placer devant et me barrer la route, m'empêchant d'avancer. C'est un noir, énorme (King Kong) ; il passe une main à travers la portière, à travers la tôle, pour me bloquer le volant. Quand je veux klaxonner pour attirer l'attention, il bloque le klaxon.

Je crie. P. me réveille.

- 2 - (19/20 juillet 93)

Nous sommes sur le parking d'un supermarché avec la Clio. La voiture n'est pas fermée et un homme s'y introduit pour la voler, je lui dis de s'en aller, c'est ma voiture, mais il démarre et fonce sur moi.

Je crie, P. me réveille.

- 3 - (11/12 Août 93)

Dans la Clio, avec P., nous sommes dans un endroit vaste et désert, une place ou une plage ; nous nous sentons menacés.

Quelqu'un s'avance vers nous, je dis à P. de bloquer les portes et de démarrer tout de suite. Nous fuyons, mais on nous suit.

Arrivés chez nous, sur le balcon, un arabe nous a suivis.

Je crie, P. me réveille.

- 4 - (1/2 mai 94)

Au début : je suis à H. et je vois le terrain qui se trouvait au voisinage de la maison de mes parents. Ce terrain est très étendu, profond, au loin il est limité par un écran d'arbres, flou, peut-être l'orée d'un bois.

Ce terrain est quadrillé par des tranchées, chacune est bordée d'herbe, comme d'étroits canaux d'irrigation, des petits fossés, mais sans eau ; l'herbe déborde en surface et forme un renflement qui ferme partiellement la cavité.

Je ne sais plus comment, mais je suis dans ma Clio, sur un parking ou un terrain d'aviation. J'ai coupé le contact pour descendre, mais je vois qu'un homme menaçant vient vers ma voiture. Il est trop tard pour bloquer les portières en remettant le contact et le type entre dans la voiture. Je ne sais pas si c'est pour la voler ou pour m'enlever, mais je crie.

P. me réveille, assez difficilement, m'a-t il dit.

 

Tableau B : Cri/ agression/agresseur

 

SCENE GENERALE : AGRESSION

 

départ

agression

défense

résultat

1

- passage - fumée (vue réduite)

- sentiment d’une présence menaçante

- peur

- attrapée par un homme

- obligée d’entrer dans une pièce (fumée bleue)

aucune

crie

2

- passage, cave ouverte

obscurité (mais voit)

- peur

 

 

traînée à terre

 

aucune

 

terrorisée par l’obscurité

crie

3

couloir près de la sortie (passage) sombre/jour

inquiétude

traînée par les cheveux (l’homme l’a reconnue)

tentative de résistance

souffrance

crie

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

 

aucun

imprécis

précis

1

 

2 - devient imprécis (ne connaît pas la direction du sentier qu’elle prend)

3 - de - en - précis (porte, grande pièce)

1 - description précise

2

   

entre les caves et le vide- ordures de l’immeuble

3

 

le lieu est imprécis mais l’espace est décrit précisément (à droite, l porte à 2 battants)

 

ACTIONS AGRESSION/CONTRE-AGRESSION

 

actions agresseurs

actions de la rêveuse contre-agressions

1

attrape la rêveuse pour la faire entrer dans une pièce

crie

2

implicite de l’action (je me sens traînée)

crie

3

reconnaît la rêveuse, sort, revient, l’attape par les cheveux, l’entraîne vers le coté opposé)

essaie de résister mais douleur

crie

 

 

CE QUI EST SEMBLABLE ET DIFFERENT DANS CETTE SÉRIE

 

ce qui est semblable

ce qui est différent

scène générale

Il y a toujours un passage et l’obscursissement de l’endroit.

L’agression réussit, elle est meurtrie dans son corps

aucune défense

crie

Dans le rêve 3, un homme la reconnait. Dans ce même rêve, malgré la douleur elle essaie de résister (sans succès). Dans les autres rêves la peur submerge tout

contexte environnemental

L’agression se passe toujours à l’intérieur de bâtiments

Dans chaque rêve, il y a au moins un lieu de décrit précisément.

 

Dans le rêve 2, le lieu ne se modifie pas

actions agression/contre-agression

Il y a un déplacement du corps de la rêveuse

pas de défense

 

 

- 1 - (21/22 avril 93)

C'est à H., dans la rue de mes parents, je sors d'une séance d'analyse. Mon regard tombe sur une page de journal avec photo sur laquelle je crois reconnaître mon père, mais je n'ai pas de lunettes. J'appelle le Dr Th. qui doit traverser la rue et je lui demande de regarder parmi les têtes, celle qui a les cheveux blancs est celle de mon père, près de Georges Bideault.

Je traverse la rue pour retourner chez Th. et prendre mes lunettes ; je reviens avec mes lunettes et quand je les mets, je ne retrouve plus de photo sur le journal, ni même de journal, il n'y a plus qu'une sorte de fosse couverte par un grillage, ce sont les trous du grillage que j'ai pris pour des têtes.

Sur le trottoir, des gens sont réunis, en état de vive émotion, parce qu'il y a un cambrioleur chez Chevalier ; je leur demande ce qu'ils attendent pour aller le faire partir, ou l'attraper ou appeler la police, mais personne ne bouge, leur lâcheté est manifeste.

Je les quitte en disant quelque chose d'ironique. Je ne sais plus où je voulais aller, mais plus loin, je dois passer dans un sentier (déjà vu en rêve, je l'empruntais pour aller à la messe).

J'ouvre une porte pour y entrer, mais je suis surprise par un nuage de fumée, quelqu'un est là et j'ai peur ; un homme m'attrape pour me faire entrer dans une grande pièce vide mais où il y a un nuage de fumée bleue.Je crie, P. me réveille.

- 2 -(25/26 novembre 93)

Je suis dans le passage qui mène entre les caves et le vide-ordures de l'immeuble. La lumière s'éteint tout d'un coup, je vois devant moi une cave ouverte contenant des bricoles ; la cave est profonde, noire, sale et effrayante.

J'ai peur, je crie et je me sens traînée à terre, je crie, c'est l'obscurité qui me terrorise.

P. me secoue, je ne me réveille que partiellement, je veux lui dire d'allumer la lumière, mais je ne parviens pas à articuler, j'ai l'impression d'avoir la bouche pâteuse.

C'est la première fois qu'il a autant de mal à me réveiller et à me faire cesser de crier.

- 3 -(27/28 mars 96)

J'étais debout dans un couloir, près de la sortie, à ma gauche ; je lisais des annonces ou informations dans une vitrine fixée au mur.

Par une porte du mur d'en face, décalée à ma droite, des gens sortaient d'une salle, puis quittaient le bâtiment en poussant la porte à deux battants à ma gauche.

On voyait le jour, dehors, le couloir était sombre.

Tant que j'étais là, je ne faisais aucun cas des gens qui passaient derrière moi, puis j'ai commencé à m'inquiéter, il en sortait deux ou trois à la fois.

Parmi eux, un homme m'a reconnue en passant, il était sorti, il est revenu.

Il m'a attrapée par les cheveux pour m'entraîner vers le côté opposé du couloir.

Mes cheveux se sont allongés, j'étais étonnée, je ne savais pas que j'avais les cheveux aussi longs.

Le type avait empoigné mes cheveux à deux mains , cela faisait un cordage de plus d'un mètre de longueur, je souffrais terriblement, j'essayais de résister, mais c'était trop douloureux. Je me suis mise à crier.

 

· Tableau C : Cri/ agression/coups

 

SCENE GENERALE : COUPS

 

départ

agression

défense

résultat

1

Dormir

intervention de la mère avec un balai

blessure à l’épaule

aucune

crie

2

 

pointe enfoncée dans le dos par personnage indéfini (on)

aucune

crie

3

assise

massue sur la tête par personnage indéfini

aucune

crie

4

repos dans un fauteuil

tapés avec des raquettes par des jeunes (indéfini)

aucune

crie

 

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

 

aucun

imprécis

précis

1

   

la chambre qu’elle partageait avec M.-A.

2

aucun

   

3

 

lieu commun : théâtre ou messe

 

4

 

1 - grand magasin

2 - appartement innocupé

 

ACTIONS AGRESSION/CONTRE-AGRESSION

 

actions agresseurs

actions de la rêveuse contre-agression

1

arrive avec un balai

soulève la couverture

racle l’épaule

aucune

crie

2

enfonce une pointe dans le dos

aucune

crie

3

allonge son bras et son poing

frappe

aucune

crie

4

tapent

aucune

crie

 

 

CE QUI EST SEMBLABLE ET DIFFERENT DANS CETTE SÉRIE

 

ce qui est semblable

ce qui est différent

scène générale

- Le point de départ est une position tranquille

- L’agression se réalise, la rêveuse est touchée sur son corps

Aucune défense

- Les personnages sont indéfinis exception pour sa mère

 

- Lorsque le personnage est clairement identifié : la mère, l’agression est moins importante

contexte environnemental

- Le lieu est souvent commun où de nombreuses personnes peuvent être là

 

- Lorsque le lieu est précisé, chambre qu’elle partageait avec sa soeur, la scène paraît être plus réelle.

actions agression/contre agression

L’agression s’effectue à l’aveugle, sans raison

Lorsque l’agresseur est identifié, il y a une raison implicite : elle ne peut pas se réveiller.

 

- 1 - (25/26 avril 93)

Encore dans la chambre où je dormais avec M-A.

Je suis couchée et n'arrive pas à me réveiller ni à me lever. Ma mère arrive avec un balai de crin, c'est la brosse qui est en crin, comme les brosses à lessive.

Elle soulève la couverture et me racle l'épaule avec ce balai.

Je crie, P. me réveille.

- 2 - (9/10 août 93)

On m'enfonçait une pointe dans le dos, juste à l'endroit où j'ai eu mal hier en étant assise au restaurant.

- 3 - (12 janvier 94)

Au théâtre ou à la messe ; nous sommes assis et très nombreux.

Quelqu'un, placé plusieurs rangs derrière nous, allonge son bras et son poing est comme une massue pour nous (me) frapper la tête.

Ce bras est d'une longueur anormale. Je crie.

- 4 - (3/4 août 94)

P. et moi étions dans un grand magasin et, sans savoir comment, nous nous trouvons dans un appartement inoccupé en croyant être sortis. Nous nous reposons dans un fauteuil.

Des jeunes passent et nous agressent. Ils ont des grandes raquettes, celles qu'on utilise pour marcher sur la neige (peut-être) et ils tapent sur nous comme pour nous aplatir.

J'ai commencé à crier, mais je me suis réveillée tout de suite.

 

Tableau dynamique D : Cri/agression/main

 

SCENE GENERALE : MAIN

 

départ

agression

défense

résultat

1

en robe de chambre

animosité

culture

découverte d’animaux monstrueux

 

 

la bête adhère à sa peau

 

 

appelle son père

 

 

secours positif

terreur

2

cuisine des parents : obscurité

père menace avec un couteau

a l’intention de la tuer

menace avec une hache

intention de couper sa main droite

 

aucune

 

 

 

 

crie

3

1 - ennui - la nuit tombe

réveil avec douleur de la main droite

2 - sensation d’un objet sec (morceau de bois) puis éponge dans la main

avec sa patte griffe la main (agresseur supposé être l’homme tatoué)

aucune

crie

4

en haut d’un bâtiment

nuit - un homme s’évade

elle est témoin - il faut éliminer le témoin

- l’homme au poignard l'empoigne

- il tranche les veines de son poignet gauche

aucune

 

crie

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

 

aucun

imprécis

précis

1

 

1 - salle de cinéma - autos tamponneuses = distraction

2 - pavillon dans une rue

 

2

   

cuisine de ses parents

3

 

un parking

chemin - forêt - sable

maison inhabitée, puis habitée, cuisine

lit

 

4

 

batiment, plate-forme ou passerelle

un peu plus précis : en hauteur, le long de la façade

 

 

 

ACTIONS AGRESSION/CONTRE-AGRESSION

 

actions agresseurs

actions de la rêveuse contre-agression

1

adhère à sa peau

essaie d’arracher la bête

appelle son père

crie

2

menace

veut la tuer

veut couper sa main droite

aucune

crie

3

griffe

aucune

crie

4

sort un poignard

grimpe pour la rejoindre

l’empoigne

tranche ses veines

ne bouge pas

se plaque contre la façade

crie - gémit

 

 

CE QUI EST SEMBLABLE ET DIFFERENT DANS CETTE SÉRIE

 

ce qui est semblable

ce qui est différent

scène générale

le point de départ est une position inquiétante, animosité, nuit…

les agresseurs inconnus blessent réellement

presque aucune défense n’est opposée

 

le personnage identifié : le père n’a que l’intention d’agresser

l’appel positif qu’elle requiert de son père est contre le seul animal agresseur.

contexte environnemental

le lieu a une tendance à se modifier

lorsque c’est un lieu connu, il ne se modifie pas

 

actions agression/contre-agression

les agressions touchent son corps, principalement ses mains.

les agressions sont de différente importance

elle émet une défense lorsque la situation paraît plausible

 

- 1 - (31 août 93)

Je suis à un endroit, sorte d'allée latérale dans une salle de cinéma. On y circule dans des petites voitures, comme les autos tamponneuses de manèges. J'en conduis une et je prends des personnes à bord. J'en écarte une en disant "celle-là je ne la prends pas, elle m'a fait trop de tort", je crois que c'est ma mère.

Plus tard, dans une maison, il y a les mêmes ; c'est une sorte de pavillon dans une rue. On m'a prêté une robe de chambre rouge (c'est la mienne dans la réalité), mais le serrage de la ceinture ne fonctionne pas comme il faut. On me regarde avec animosité, mère ou BM?

Je m'occupe d'une plante qui grimpe le long d'un mur et je touche des escargots en prenant des feuilles. Ce sont des escargots géants, il y en a deux dans la même coquille ; mais aussitôt l'escargot, la bête, adhère à ma peau, le contact est terrible et douloureux, j'essaie de l'arracher et je n'y parviens pas, je crie, j'appelle mon père, il vient et me débarrasse de ces bêtes.

Je me réveille encore dans un état pénible, battements de coeur, terreur.

 

 

 

- 2 - (11 au 12 septembre 94)

Je suis dans la cuisine de mes parents, dans le noir, obscurité complète.

Mon père est là et menace avec un grand couteau. Je sens la pointe du couteau sur ma nuque, il veut me tuer. Puis il a une hache et veut me couper la main droite. Je crie, P. me réveille.

- 3 - (13 au 14 février 95)

Sur un parking, je conduis et regarde les places où garer la voiture ; il y a plusieurs rangs et beaucoup de place et j'hésite pour en choisir une dont je pourrai sortir facilement.

Plus tard, dans un chemin, probablement en forêt, il y a une grande étendue de sable et je gare la voiture sur le bas-côté après avoir fait plusieurs manoeuvres, le sol est humide et meuble, mélange d'argile et de sable.

Nous descendons pour marcher un peu dans ce chemin mais sans savoir comment, je me retrouve dans une maison. Elle paraît inhabitée et non finie, mais une femme est là et je suis embarrassée d'être entrée chez elle, mais elle nous accueille très bien dans sa cuisine. Son mari arrive et nous montre son nom tatoué sur son bras, il est constitué de chiffres (trois fois1 puis d'autres), suivis de Roger, référence à un passage dans les camps de concentration.

On parle et le temps passe, ils nous retiennent et je commence à m'ennuyer, je vois que dehors la clarté du jour diminue et qu'il va falloir rouler en voiture pour rentrer la nuit, cela m'inquiète.

Toujours dans le rêve : je suis réveillée en sursaut par une vive douleur à la main droite et je sens une patte large qui me griffe le poignet et le dessus de la main. Nous sommes couchés dans un lit et je me demande si nous sommes restés coucher chez les gens précédents, à quatre dans le lit, et je crois que c'est lui qui me griffe ; je crie et je voudrais que Pierre allume la lumière, je n'arrive pas à articuler, j'ai la sensation de tenir dans la main un objet sec et rêche, un morceau de bois, puis une éponge sèche.

Je me réveille enfin, pendant toute cette période P. me secouait et n'arrivait pas à me réveiller, je continuais à crier.

- 4 - (5/6 mai 96)

J'étais à l'extérieur d'un bâtiment, sur une plate-forme ou passerelle, en hauteur, le long de la façade.

Il faisait nuit, mais la clarté du ciel m'a permis de voir qu'un homme s'évadait en dessous, son mouvement au début était furtif.

Je n'ai pas bougé, je pensais qu'il ne me verrait pas.

Quelqu'un en dessous était présent et à travers l'espace de deux planches de la passerelle à claire-voie, j'ai vu la lame luisante d'un poignard que le type sortait pour éliminer ce témoin.

Je me suis plaquée contre la façade, croyant ne pas avoir été vue, mais il a grimpé très vite l'escalier et m'a rejointe.

Il m'a empoignée, je n'avais plus la possibilité de bouger, toute mon attention était tendue vers ce poignard dont je pensais qu'il allait me traverser le corps. Je gardais l'espoir qu'il passe entre deux côtes, mais j'ai senti qu'il me tranchait les veines du poignet gauche.

Mon sang s'est glacé, je me suis mise à crier et là, j'ai réalisé qu'une longue agonie m'attendait, j'allais me vider de mon sang.

Je criais, mais pas comme dans les autres cauchemars, je gémissais, plutôt, c'était un cri étouffé, il n'y a d'ailleurs eu aucun bruit ni éclat de voix dans ce rêve, le silence le plus complêt a seulement été entamé par mon cri.

Je me suis réveillée terrifiée.

 

Tableau dynamique E : Cri/agression/belle-mère)

 

SCENE GENERALE : BELLE-MERE

 

 

 

départ

agression

défense

résultat

1

- allongée

- à côté de l'imprimante

- "une liasse de copies de rêves sur le ventre"

 

 

- B.M. casse l’imprimante

- arrache la liasse de rêves

l’agresseur est nommé (BM) mais vu dans le rêve sous d’autres traits physiques (plutôt négatifs)

 

 

- aucune

 

 

 

 

 

 

- crie

2

- assise à une table

 

 

- crie après sa BM qui ne doit pas entendre (trop loin)

 

- sentiment de scandale

- aucun effet

- épuisement

3

- assise à table avec P. face à B.M.

- ne mange pas

- nappe froissée, mal mise

 

- B.M. dit qu’elle va prélever 10 000 F

 

- proteste, crie

 

 

- impuissance

- pleure

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

 

aucun

imprécis

précis

1

aucun

   

2

 

grande salle

 

3

 

implicitement chez la B.M.

 

ACTIONS AGRESSION/CONTRE-AGRESSION

 

actions agresseurs

actions de la rêveuse contre-agression

1

casse l’imprimante

empoigne la liasse de rêves

arrache la liasse de rêves

aucune

2

aucune

crie après sa B.M.

3

menace de prélever 10 000 F

proteste, crie, pleure

 

 

CE QUI EST SEMBLABLE ET DIFFERENT DANS CETTE SÉRIE

 

ce qui est semblable

ce qui est différent

scène générale

- la position des personnages est indiquée au départ.

 

contexte environnemental

très peu décrit, ce qui met en avant la scène proprement dite

 

actions agression/contre- agression

- l’agresseur est tout puissant dans trois scènes différentes : peut casser les objets personnels, peut ne prêter aucune attention aux cris de A.R., peut prélever de l’argent.

Il n’y a aucune protestation lorsque l’on casse ses objets mais il y en a une lorsque l’on prélève de l’argent.

- 1 - (2/3 août 94)

J'ai oublié le début du rêve, mais quand j'ai commencé à crier, j'étais allongée à côté de l' imprimante et j'avais une liasse de copies de rêves sur le ventre. La B.M. avait cassé en deux le dessus de l'imprimante et empoigné la liasse de rêves qu'elle commençait à arracher.

La femme qui faisait cela n'était pas la B.M. réelle, mais une autre femme sèche et de petite taille, ridée.

P. m'a réveillée.

- 2 - (22/23 janvier 96)

J'étais dans une très grande salle, il y avait une table immense ; j'étais assise à un bout et je criais, je criais, j'en avais après ma belle-mère, je crois quelle était assise à l'autre bout de la table, mais si loin, que je ne sais pas si mes propos l'atteignaient, pourtant j'avais conscience de faire un scandale.

Je m'épuisais à crier, je n'en pouvais plus.

- 3 - (12/13 mars 96)

Nous étions assis à table, mais on ne mangeait pas, la nappe était froissée, mal mise et sans rien dessus.

La bretonne était en face de moi, Pierre à ma droite, elle disait qu'elle allait prélever dix mille francs. J'ai protesté et j'ai crié, mais impuissante encore devant l'action implacable de cette femme.

Je me suis mise à pleurer, à pleurer.

 

Tableau dynamique F : Cri/agression/maison)

 

SCENE GÉNÉRALE : MAISON

 

départ

agression

défense

résultat

1

- fait demi-tour pour rentrer chez elle

- un noir la suit

- veut forcer la porte

 

- aucune

 

2

- revient pour rentrer dans la maison qui sera entourée d'un mur

 

 

1a - un homme inconnu lui dit bonjour

2 a - l’homme la suit et se rapproche

1 b - répond froidement

2 b - presse le pas

3b - veut fermer la porte

4b - crie "dehors, dehors" en poussant la porte

 

 

2 c - arrive à temps

3c - ne peut pas

 

 

- ?

3

- marche pour rentrer chez elle. Il fait nuit

1a - des jeunes dans la rue manipulent des chaînes

2 a - est rattrapée

1 b - presse le pas

2 b - crie et essaie d’arracher la garniture en fer forgé de la porte comme défense

 

 

 

crie

4

- dans l'appartement

 

- sent une présence

 

- la voisine est comme soudée dans l’entrée

- va voir

 

- essaie de la faire partir

- il n’y a plus de porte ; reconnaît la voisine

- échec

- crie

5

- parle avec ses parents en descendant un escalier

- on prononce le mot "saint"

- elle voit à l’opposé de l’escalier une lueur et l’apparence d’une forme humaine ramassée

 

 

 

crie

6

1 - (associé à une visite chez l'ophtalmo pour sa soeur A.. qui souffre de cataracte …)

revient "à la maison"

- va dans ce qui ressemble à une cabine d’essayage

2 - veut compléter son habillement et se regarde dans le miroir. A la place d'une image, c’est une poupée palpable.

 

 

 

 

4 - M-A. l’aide à s’habiller

 

 

5 - pense que la pièce est restée ouverte et que l’on peut venir lui dérober son sac et ses papiers

 

 

 

 

 

1 a - un homme est entré

 

2 a - prend conscience qu’elle est hallucinée (se voit en triple) étant donné la description peut être vue comme agression

 

 

 

 

4 a - l’hallucination reprend et elle se voit, avec M.-A, en plusieurs exemplaires

5 a - la pièce est encombrée de gens

 

 

 

 

 

1 b - le chasse et pousse la porte

 

 

 

 

 

 

3 b - se concentre

 

 

 

 

 

 

2 c - peur

 

 

 

 

3c - se retrouve seule

 

 

 

 

 

5 c - crie

CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

 

aucun

imprécis

précis

1

   

parvis de son immeuble

2

 

- (campagne) maison isolée, chez elle

- on doit construire un mur autour avec chemin de ronde sombre

- porte très lourde et épaisse et plus large que le cadre

 

3

   

- rue de l’égalité

- chez elle

4

   

- l’appartement

5

 

2 - salle très grande, nef d’église ou salle de château

3 - grand escalier

4 - un palier ou un balcon

1 - chambre des parents

6

 

2 - trottoir

3 - maison, sorte de magasin

4 - cabine d’essayage

5 - pièce voisine

1 - ophtalmo

 

 

ACTIONS AGRESSION/CONTRE-AGRESSION

 

actions agresseurs

actions de la rêveuse contre-agression

1

- suit la rêveuse

- veut forcer la porte

aucune

crie

2

- dit bonjour

- suit la rêveuse

- presse le pas

- veut fermer la porte

- crie après l’homme "dehors"

- pousse la porte

3

- des jeunes manipulent des chaînes

- rattrapent la rêveuse

- presse le pas

- arrache la garniture de la porte pour l’utiliser comme défense

- crie

4

- mouvement furtif

- il n’y a plus de porte (implicitement quelqu’un l’a retirée)

 

- crie

5

- présence d’une forme humaine ramassée

- crie

6

1 - un homme entre

2 - hallucination

3 - pièce voisine encombrée de gens

1 - elle le chasse

2 - se concentre

3 - crie

CE QUI EST SEMBLABLE ET DIFFÉRENT DANS CETTE SÉRIE

 

ce qui est semblable

ce qui est différent

scène générale

- le point de départ est souvent un retour dans sa maison et chaque fois cela se passe chez elle (une fois chez ses parents, mais l’on suppose que c’est chez elle puisque l’on attend le retour d'Angeline)

- une fois c’est Angeline qui n’est pas rentrée, les autres fois c’est la rêveuse qui revient à la maison (sauf une fois où elle est déjà dans l’appartement)

contexte environnemental

- lieu imprécis et se modifiant

- lorsque le lieu est identifié, il ne se transforme pas. Il est simplement cité

actions agression/contre- agression

- lorsqu’elle est en contact avec l’agresseur, elle se défend

- lorsque la menace plane, elle ne se défend pas

l’hallucination est rapportée comme une agression puisqu’elle y oppose une défense : se concentrer

Dans le rêve 6 : 3 situations stressantes différentes auxquelles elle répond différemment :

1 - chasse l’homme qui est entré

2 - se concentre pour chasser l’hallucination

3 - la foule dans la pièce la fait crier

 

- 1 - (9/10 août 93)

J'étais sur le parvis de mon immeuble et je faisais demi-tour pour rentrer. Un jeune noir m'a suivie et a voulu forcer la porte d'entrée en me suivant toujours.

 

- 2 - (31 juillet 95)

J'étais à l'extérieur d'une maison isolée, à la campagne, c'était en pleins champs. J'en faisais le tour, c'était chez moi, mais j'avais appris que l'on allait construire un mur tout autour et je regardais pour me représenter ce que cela allait faire.

Ce mur allait faire le tour de la maison, à 50 cm, la maison serait plus isolée encore, avec un chemin de ronde sombre, les parcelles de champs elles aussi allaient être séparées par des murs.

En revenant pour rentrer dans la maison, j'ai vu, assez loin, un homme pas jeune qui m'a dit bonjour, je ne le connaissais pas ; j'ai répondu froidement et j'ai pressé le pas, mais il me suivait et se rapprochait. Je suis arrivée à temps dans la maison, avant qu'il ne me rattrape, mais quand j'ai voulu fermer la porte, elle était très lourde, très épaisse et plus large que le cadre. Je ne pouvais pas fermer et le type allait entrer, c'est là que j'ai crié, je criais "dehors, dehors..." en poussant cette porte

- 3 - (2/3 février 96)

Je marchais dans la rue de l'Egalité pour rentrer chez moi. Il faisait nuit.

Il y avait des jeunes dans la rue, ils manipulaient des chaînes et les lançaient comme des lassos ou des cravaches.

J'ai pressé le pas et juste quand j'ai voulu entrer dans la maison, j'ai été rattrapée. Je me suis mise à crier en essayant d'arracher la garniture en fer forgé de la porte pour l'utiliser et me défendre.

J'ai crié, P. m'a réveillée.

- 4 - (13/14 novembre 95)

Nous étions dans l'appartement, j'ai senti une présence et un mouvement furtif.

Je suis allée voir dans l'entrée, c'était la voisine, B., je la distinguais à peine dans l'obscurité.

Plus loin dans l'entrée, j'ai vu un trou noir à l'emplacement de la porte, il n'y avait plus de porte, la voisine était là, comme soudée dans l'entrée, on ne pouvait plus la faire partir.

J'ai crié, mes cris m'ont réveillée.

- 5 - (14/15 juin 94)

Au début, la chambre des parents, mon père et ma mère, puis cela devient une salle très grande, très haute, nef d'une église ou salle de château. C'est très haut et il fait noir.

Angeline. n'est pas rentrée.

Nous prenons un grand escalier pour descendre dans cette pièce immense tout en parlant, je ne sais plus de quoi, mais juste au moment où on prononce le mot "saint", je vois à l'opposé de l'escalier, sur un palier ou un balcon, une lueur et l'apparence d'une forme humaine ramassée.

Je crie, P. me réveille encore.

- 6 - (20/21 septembre 93) Je suis avec ma soeur Angeline, elle vient d'être opérée de la cataracte aux deux yeux.

De ses lunettes, un verre est tombé et est cassé, c'est justement le verre qui lui est indispensable, sinon elle ne voit rien.

Nous décidons d'aller tout de suite chez l'ophtalmo. ; nous y allons à pied.

Nous croisons des gens et nous arrêtons pour parler sur le trottoir. Je m'aperçois que je n'ai pas mis de slip, que je suis débraillée, et que j'ai perdu quelques gouttes d'urine sur le trottoir, je les cache en piétinant.

Chez l'ophtalmo., il a un collier de barbe, elle est assise et il lui coupe les cheveux. Il en recueille une poignée qu'il me donne, pour faire des boutures : ce sont des morceaux de plante (appelée rose de Noël ou patte d'écrevisse), c'est une plante grasse.

En attendant ma soeur je repense qu'en partant hâtivement, j'ai oublié de prendre de l'argent pour payer l'ophtalmo., pourtant ma soeur tient mon sac sur ses genoux, il n'a pas l'air vide. Nous rions beaucoup et je décide de retourner pour aller prendre mes affaires.

Je reviens "à la maison", c'est une sorte de magasin dont la porte est restée entrebaillée.

Je vais dans ce qui ressemble à une cabine d'essayage. Entre-temps un homme est entré, un démarcheur avec une serviette, je l'ai chassé et j'ai poussé la porte.

Dans la cabine, je veux compléter mon habillement et je me vois une première fois. Je crois qu'il s'agit de mon image dans un miroir, mais il n'y en a pas.

Alors je tâte celle qui est là. En tâtant, j'ai un contact avec une matière molle ou malléable comme une poupée de son, je presse le bras, c'est mou, mais ça ne conserve pas la pression, la forme. C'est comme un mannequin un peu "tarte".

Maintenant, je me vois en triple et je prends conscience du fait que j'ai une hallucination. C'est terrible, j'ai peur, puis je fais un gros effort de concentration et je me retrouve, seule.

Marie-Ange est là et m'aide à m'habiller, le dédoublement ou triplement recommence, c'est moi et M-Ange

Je pense que dans la pièce voisine qui est restée ouverte, on peut entrer et venir dérober mes affaires, mon sac et mes papiers. J'entrouvre la porte et la pièce est encombrée de gens. Je crie.