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Grille d’analyse

Volet n°1 - 1er temps : analyse du récit par les participants du groupe A

Objectivation des éléments du texte, description du texte, amorce d’interprétation langagière.

critères d'analyse analyse des éléments du récit de rêve
Scénario Se diriger en voiture pour prendre le train.Prendre des billets.Différentes difficultés surgissent.
Actions - séquence des actions Nous allons à la gare en voiture ? Je vais prendre des billets. On fait la queue. Je choisis (une queue). Nous montons (dans le train). On nous empêche de nous asseoir. Je décide (d’aller demander au contrôleur). Il me dit. Je dis. Je vais rechercher Pierre.
Personnage(s) Elle. Pierre. La caissière. Le contrôleur. Les gens sur la banquette.
Participation du rêveur activeOUI comme spectateur Passive
Affects exprimés - Crainte : de manquer le train ; de ne pas avoir de place assise- Mécontentement (quelqu’un passe devant elle)- Rassurée (parce que le train paraît confortable)
Sensations  
Désirs exprimés - prendre la train -> dans des conditions confortables
Temps historique- période de la vie à laquelle se réfère le rêve.- événements ou souvenirs associés- temps du développement - actuelle- les années 50- train -> plus infantile ; voiture -> plus récent
Temps grammatical(aux) présent ; passé composé ; futur
Lieu(x) . en plaine - région de Châtel - en pleine campagne-> référence à Hersin (dans le Nord) lieu de son enfance. la voiture, la gare, la voie, le train, les banquettes, une banquette
Valorisation d'éléments (ex : une robe en jersey blanc) 14h14 ; 16h16 ; pas de gare et pas de quai (valorisation du manque)
Termes et concepts récurrents termes : gare, billets, trains, banquette, classeconcepts : temps (qui court et après lequel on court) - place
Choix (alternative) - 14h14 ou 16h16- arriver à prendre le train - ne pas y arriver- choisir une file- 1° ou 2° classe (choix 1° classe)
Opacité(s) dans le texte - incongruités - éléments opaques chaînes soutenues par des piquets.le contrôleur est dans une camionnetteen travers de deux banquettes opposéesQui est Pierre ?demander à Pierre de rester sans bouger, comme un gamin
Mots "ambigus", à sens multiple  
Tendance générale du rêve choix, actions et temps contrariés (du fait des autres)rêve de mouvement et de déplacement mais d’action empêchée ; irréel
Souvenirs évoqués les années 50. H (Hersin) (Symbole de la triste ville minière du Nord)
Distance par rapport au rêve : distance / vécu affectif - 2capacité de commentaire du rêve - 4 (traduction dans l’écriture. Il existe des commentaires)profondeur des associations - 2description symbolisée de la problématique - 1
Amorce d’interprétation langagière par les participants du groupe A Prise dans une action, la personne se heurte à des obstacles dans la réalité extérieure. Elle est prise dans une binarité : voiture-train, 14h14 - 16h16, deux queues, deux classes, dans la camionnette ou dans la salle d’attente.C’est une femme d’action, elle veut faire quelque chose mais les éléments de l’extérieur l’en empêchent. Elle va vers quelque chose mais elle est constamment dans une situation où on l’empêche de.Nous allons, nous prendrons, va chercher ses billets, choisit, etc… mais elle trouve constamment des complications sur sa route.Elle voudrait réaliser des choix ; elle se heurte à la réalité. Seul Pierre entre dans sa réalité.

 

Informations demandées - Qui conduit la voiture ? Elle ou Pierre ?- Souvenir associé au fait que "Pierre, tout petit comme un gamin, seul sur une banquette dans une grande salle d’attente "- Quelle place avait le train dans les années 50 ?- Que lui évoque ce train sans quai ?

 

Commentaire du rêve par le patient dans les jours suivant le rêve

Dans la réalité, ces trains-là n’existent pas. Nous prenons le train de 13h37. D’ailleurs, depuis quelques temps, j’ai des nombres comme cela dans les rêves.Ce qui est curieux, c’est qu’on aille en voiture prendre le train. Habituellement, on ne prend le train que si l’on ne peut faire autrement. Nous allions plutôt dans le sens contraire.Si le voyage en train a la signification de mener à la mort, il est sûr que s’ils passent avant moi, ils arriveront avant moi à la mort.Il y a toujours le problème de la régression de mon mari. C’est vraiment pour moi un problème préoccupant. Des fois, je me dis : s’il m’arrivait quelque chose, qu’est-ce qu’il deviendrait ? Je le vois incapable de s’assumer. Une grande dépendance.Je suis malade. Il est heureux comme tout que je sois à la maison. Il essaye de m’influencer pour que je ne vienne pas. Il cherchait tous les prétextes pour que je ne vienne pas.Finalement, je ne fais pas ce que je veux. Il est dépendant de moi et cela me rend dépendante de lui.Dans un ménage, le mari devrait être le moteur. Pour moi, il est toujours un frein. De temps en temps, je passe outre. Je n’arrive pas à orienter mes pensées sur ma seule personne. Je m’étais acheté un livre que je n’ai jamais lu qui s’appelait "Moi d’abord", livre au fait du mouvement féministe. J’ai acheté un livre en 4 volumes consacré au temps. J’ai aussi acheté "le boucher". Là où cela suscite chez elle une forte attirance, cela provoque chez moi une répulsion. C’est vrai qu’il y a des détails parfaitement observés. Mais pour moi, le boucher provoque la répulsion.

 

Volet n° 2 - 2ème temps - Mise en relation du récit du rêve avec les contextes : événements récents, biographie, relation patient thérapeute -

 

critères retenus éléments d'analyse
Éléments apportés concernant le contexte actuel du rêve Le rêve se déroule pendant les vacances ?Le train de 14h14 n'existe pas (13h37)Châtel est la résidence secondaireProblème de la dépendance de son mari. Il est le frein plutôt que le moteur. Tentative d'identification à la pensée féministe.
Réponses apportées concernant l’histoire du patient La résidence secondaire apparaît comme un havre et un lieu privilégié par rapport à la dureté de la vie habituelle
Réponses apportées concernant le mode de relation avec l’analyste Transports en métro pour se rendre à ses séances. Plainte au niveau des conditions de transport
Récurrence de situation, de thèmes/rapport avec les autres récits de rêves déjà analysés  
Interprétations des participants L'interprétation renforce la question de la position du mari et de son action possible. Est-ce que ce n'est pas une réponse à la dépendance du mari ? Est-ce que ce n'est pas une question posée à l'analyste ? Est-ce que je peux laisser mon mari de côté mais est-ce que cela peut alors être le train de la mort ? Est-ce que ce n'est pas une question d'avoir son billet par l'analyste et de pouvoir partir ?Immobilisation sur un problème d'existence, immobilisation qu'elle retrouve dans la vie. Le mari devrait être un moteur (qui la dégagerait peut-être un peu de ses freins) et finalement c'est un frein qui doit favoriser une tendance régressive. Les livres montrent qu'elle est immobilisée dans un conflit d'existence dont elle ne sort pas "moi d'abord". Problème en filigrane de la sexualité (le boucher). Une certaine revendication féministe (qui s'est exprimée dans le livre apporté "Ainsi soit-elle" de B. Groult).

Volet n° 3 - 3ème temps : organisation générale du récit de rêve

Mots-clés voiture, train, billet, temps, place, H. contrôleur, Pierre (mari)
Thèmes"actualisation des actions menant à un but""générateur de buts mis en relation" Aléas d'une tentative de "retour" de Châtel (résidence secondaire) en voiture puis en train.
Problématique générale arriver - ne pas arriveragir - être empêchée par les événements et les autres

 

Volet n° 4 - 4 ème temps A : présentation symbolique d'une pensée et/ou d'un désir

Enoncé(exemple : je suis dans une route sans issue) symbolisation simple : formulation d'une pensée générale dans une scène représentéeje suis bloquée figuration et réalisation d'un désir. Présentation des défenses et du conflitje ne souhaite pas avancer.
Nous allons à la gare pour le train de 14h14, mais craignons de ne pas y arriver Intention de rentrer de Châtel et crainte de ne pas y arriver (préfiguration de l'action et de ses aléas possibles ; à noter en particulier l'erreur d'horaire qui fait que l'on arrive quand le train est déjà parti) crainte de rentrer-> désir de rester en vacances (Châtel, résidence de vacances ; intentionnalité de rater le train exprimée par l'horaire décalé)
Je choisis mais quelqu’un passe devant moi elle veut faire quelque chose mais elle en est empêchée ou "doublée" La réalité lui évite de faire ce qu’elle ne veut pas faire. Malgré toute sa bonne volonté, elle se retrouve sur une banquette. Une action circulaire où le pas suivant annule le précédent.Elle a toutes les bonnes raisons de ne pas pouvoir rentrer. Interrogation entre l’activité et la passivité. La fin du rêve se fait sur une position de passivité. Mise en dérision des activités de la réalitéA un niveau plus général est posée la question du but du "voyage" et de ce que l'on trouve au bout. Dans ce cas, le fait d'être doublée ne peut-il pas être un avantage ?Commentaire : Au lieu d'exprimer son désir clairement, elle fait comme si la réalité l'empêchait de rentrer. La réalité lui évite de faire ce qu'elle ne veut pas faire. La réalité est l'antagonisme de son désir conscient et sert son désir inconscient.

 

Volet n° 5 - 4ème temps B : symbolisation d’un conflit psychique central

 

énoncé  
Conflit psychique central évoquéConflit existentiel central - quitter un monde (figuré par Châtel) pour rentrer dans un autre (son monde professionnel et actuel qu'elle vit comme douleureux et dangereux pour elle)- mais d'un autre côté ce monde est vécu comme actif par rapport à un monde vécu comme passif et dépendant avec son mari.- sortir d'une problématique de persécution : agir /subir, prendre ses décisions, fixer ses buts- s'élever, à partir d'une "classe" de départ : la place volée, les1° et 2° classes dans le train(quelqu’un passe devant elle, les places inoccupées le deviennent)
Répétition de ce conflit déjà mis à jour dans d’autres rêves ?Lesquels ? (dates)  
Contexte de l'histoire du patient :- remémoration d'une scène historique- éléments du rêve liés "ce qu’il fallait faire à H dans les années 50"(davantage de l'ordre d'une information que d'un souvenir exprimé)
Contexte des éléments de scènes actuelles/éléments de la réalité (est-ce qu'il s'est passé tel ou tel fait les jours précédents) C’est un rêve de vacances ; elle est éloignée de son travail. Le travail est très prégnant.
Actualisation du conflit dans la relation patient-thérapeute ? Pas d’actualisation du conflit : pas de séance manquée, de reproche d’être obligée de venir, de devoir travailler
Mise en relation des différents contextesdéfinition du conflit si consensus. Consensus. Déjà défini
Distance du rêveur par rapport à souvenir traumatique et/ou conflit central aucune

 

 

Volet n° 6 - 5ème temps - FONCTIONS DU REVE

  avec lecture isolée
Elaboration d'un complexe (On retrouve dans le rêve un grand drame humain classique : rivalité, toute puissance, infériorité, jalousie) oui- Infériorité dans le contexte social (avec désir de la surmonter ou de la renforcer ?). Regard des autres en tant que foule anonyme.- Affirmation de soi, contraste dépendance
Elaboration de souvenir non - pas de souvenir retrouvé
Accomplissement de désir oui - ne pas rentrer ou plutôt rester en suspens
Poser une crainte oui - ne pas arriver à faire quelque chose, mener à bien ses entreprises, ses actions ;
Achèvement d'une tâche inachevée non
abréaction traumatique ? - répétition d’un sentiment d’impuissance et de ne pas y arriver ?
élaboration cognitive simple non
fonction narcissique (identification à des personnages ; réparation narcissique à la suite d’une blessure ; rétablissement de soi ; narcissisme du moi, narcissisme de cohérence). ouiDans ce rêve, elle se pose comme personne active : je vais, je choisis, je décide. Peut être interprété comme une affirmation-restauration de soi.

 

Volet n° 7- Commentaire du rêve par le patient le 22/9/94

1) Qui conduit ? : en général Pierre

2) Le train dans les années 50. J'étais adolescente. Je ne bougeais pas. Mais je voyais sortir les autres. Je me souviens d'avoir pris le train une fois avec ma mère pour aller à Lille et une fois avec mon père. Il y a eu une fois, cela renvoie à un pays arriéré. J'ai déjà parlé de ce problème que j'ai eu aux yeux et comme j'avais toujours les yeux larmoyants, on est allés passer un examen pour voir si j'avais les canaux lacrymaux bouchés ou non. Il a fallu se lever à une heure très précoce pour faire vérifier par une éminence locale … qui n'a pas vu que mes yeux étaient mal corrigés. Le moindre déplacement, sortir une journée entière. Il y a celui-là avec mon père, un dans les Flandres et avec ma mère, on est allées à Lille pour voir un spécialiste parce que je faisais de l'asthme. C'était une démarche. On croit que sortir du cadre habituel, faire une expédition, qu'en revenant, cela irait mieux. Cela relève de la croyance. Finalement, on n'a pas l'esprit assez critique pour se rendre compte que cela ne mène à rien. Faire la queue, pour moi c'est obsédant parce que partout il fallait attendre, dans les hôpitaux, mélangés, la promiscuité, etc. Des gens qui sont couchés en travers des banquettes … dans le fond, j'aime bien prendre le métro car le train reste attaché à ces gros bazars noirs. Quand je suis allée en Fac, je prenais le train et la gare était loin. Et ce mélange. On était la plupart du temps debout. Le train occupé par les ouvriers. Je n'étais pas du tout intégrée dans cela. Cela me ramène à toute cette déambulation la nuit dernière dans la Fac. Je faisais la propédeutique MPC, chacun des modules à un coin de la ville. J'ai fait des kilomètres à pied pour passer de l'un à l'autre. C'était le jour des hamburgers. Je me suis épuisée, je crois, dans les transports. C'était avant la voiture.

3) Que lui évoque ce train sans quai ? Il y a plusieurs rêves comme cela. Cela me fait toujours penser à un système qui n'est pas normal. Cela ramène encore aux machins sous développés, au tiers monde. C'est pour cela que quand je prends le métro, si on est soumis à des perturbations, je le prends très mal. Il y a forcément une régression. Si l'on prend le train, il doit y avoir un quai, une organisation. Quelquefois, on est traités à Robinson ou Neuilly, comme du bétail. Quand je voyage, j'aime bien être au départ ou à l'arrivée, j'ai toujours peur d'être abandonnée dans la nature, sans quai. Que le train n'assume pas sa fonction. Etre engagée dans quelque chose qui n'aboutit pas.

Voyager à cette époque-là c'était vraiment angoissant et je croyais sûrement les actualités. Les actualités, c'était les convois de déportés. Hérsin est utilisée comme exemple, comme négatif de tout ce qui est ensoleillé. Il y a quelque chose avec Châtel parce que les gens de C. sont assez curieux, assez bizarres. Je pense qu'il y a une sorte d'opprobre. A tout moment, c’est Châtel, Châtel. Cela m'embête d'être passée d'Hersin à Châtel. On a choisi d'habiter le centre parce que c'était facile.

28/9/94

A entendu aux informations à propos de Longuet situer Hersin comme l'opposé de St-Tropez.

Au départ, les W-E prolongés étaient intéressants et le train était envisagé pour prendre le relais de la voiture. C'était un plus. Dans nos premiers emballements, on a utilisé le train mais on a déchanté. En voulant prendre des réservations à la gare de Lyon, j'attendais des heures. Il y a énormément de gens qui ont raté leur train parce qu'on les a fait attendre pour prendre un billet. Il y a aussi le fait que, dans mon enfance, il y avait encore des 3° classes. Dans mon esprit, la mentalité évolue, mais les conditions n'ont pas évolué. Prendre le train, ces histoires des classes. Un jour, je me suis trouvée avec une colonie de vacances et j'ai passé tout le temps de mon voyage avec des conditions déplaisantes. Partant de là, j'ai dit à mon mari : c'est fini, on voyage en 1° classe. Les premières fois, cela allait à peu près. Ensuite, on était dérangés aussi. Le train, c'est… Le train devait nous offrir une sécurité. Dans la voiture, il y a la fatigue du voyage. Finalement, cela n'a même pas été le cas. On ne peut pas lire …

Quand je disais que cela faisait penser aux trains des années 50. Le train par lui même, bien sûr, il n'y a aucune comparaison. C'est le bel objet . Mais tout le reste mène à la régression de la même façon. Les conditions du voyage ne correspondent pas à la carrosserie du train. Le train a une belle carrosserie mais pour le reste, contient les mêmes désagréments.

Pour moi, 14, c'est toujours la guerre de 14. De là à passer à 16h16, cela change mais finalement, ce n'est pas mieux. C'est vrai que je me rends compte que quand je prends le train, j'ai l'impression d'être engagée dans un convoi. Convoi, c'est convoi pour l'enfer. Si je devais résumer la voiture d'un seul mot, ce serait la liberté. Une fois, on revenait de Châtel, il y a eu un incident. C'était une chaleur caniculaire et le train s'est arrêté à travers champs. Il y a un moment où l'on ne dit rien et les gens commencent à s'agiter. C'est là que cela prend la forme de convoi. C'est pour cela que l'on prend très peu de bagages. Je me dis que si l'on avait encore un pépin, cela entrave encore notre capacité de mouvement. D'ailleurs, le contrôleur va chercher des billets dans une camionnette. Les quatre roues prennent le relais du train encore.

Je suis frappée de voir tous ces gens engagés dans le même destin.

Avec mon mari, tout repose sur moi et c'est cela qui m'accable. Parce que lorsque l'on endosse des responsabilités comme cela, c'est naturel. J'ai vraiment des moments de fatigue à certains moments…

Je suis assez perplexe par rapport à la stagiaire. J'ai finalement donné mon accord à la principale. Avec elle, je n'ai pas de bonjour. Et ce qui est curieux, c'est que l'on m'a dit que c'est quelqu'un qui vient de l'enseignement supérieur et qui se retrouve PEGC.

Volet n° 8 - 6 ème temps - Analyse de l’intervention du patient

 

 

Nouveaux éléments introduits - Souvenirs d'enfance rapportés aux voyages en train : consultations médicales, démarches, croyance qui ne mènent à rien ; souvenirs de jeunesse également liés à la Faculté à laquelle elle se rendait en train- le train sans quai conduit à la crainte d'être "traitée comme du bétail", aux pays sous-développés, aux "convois de déportés", aux "convois pour l'enfer". "Faire la queue" est associé au mélange et à la promiscuité- 14 renvoie à la guerre de 14- la voiture représente par contraste "la liberté"- rappel d'événements réels de ratage de train parce qu'il y a la queue aux guichets (dont elle n'a pas été directement la victime).- le train porte l'idée de désagréments possibles, d'être exposé à la promiscuité et au déclassement. Souvenir d'un voyage avec une colonie de vacances. Confirmation du manque d'aide de la part de son mari et de sa dépendance par rapport à elle.
Eclairages ; levées d’opacités ? De toute façon, le train de 13h37 est raté. Le 14h14 renforce le ratage du train (passage de 13 à 14)Le mari est réellement en position d’enfant dépendant.
Correspondance interprétation patient / groupes A et B le commentaire reprend les éléments dégagés comme conflit central.

 

Comparaison hypothèses fonctions du rêve avec l'ensemble des contextes

 

  avec lecture isolée avec lecture globale (étape D)
Elaboration d'un complexe (On retrouve dans le rêve un grand drame humain classique : rivalité, toute puissance, infériorité, jalousie) - oui - Infériorité dans le contexte social (avec désir de la surmonter ou de la renforcer ?). Regard des autres en tant que foule anonyme.- Affirmation de soi - oui -- infériorité- exaspération devant des personnages tout puissants et par ailleurs "pas à la hauteur" (le médecin qu'elle allait voir étant enfant", voire franchement inhumains (la foule) ; identification au bétail
Elaboration de souvenir - non - de souvenir retrouvé - non -souvenirs retrouvés :- déplacement consultation médicale avec son père et sa mère, passage d'un monde à un autre "alors que cela ne mène à rien"- déplacement en train pour ses études (fac) et passage d'une classe à l'autre avec le "mélange"-> évocation d'un rêve "parcours du combattant" pour se rendre à ses modules- le train participe à la cohérence et à la fiabilité du monde, d'où une insécurité.- mais également, le train est associé au contexte de la déportation.On n'a pas la garantie de l'espace (le but n'est pas absolument déterminé) et du temps (le train qui garantissait l'exactitude des horaires n'est plus fiable)- actualités cinématographiques d'avant guerre- personnes qui ratent leur train
Accomplissement de désir oui - ne pas rentrer ou plutôt rester en suspens - ?
Poser une crainte oui - ne pas arriver à faire quelque chose, mener à bien ses entreprises, ses actions ; - oui - être déclassée- être traitée comme du bétail- être déportée- accomplir un effort pour rien- tout assumer et ne pas pouvoir compter sur son mari.
Achèvement d'une tâche inachevée - non - non
abréaction traumatique ? - répétition d’un sentiment d’impuissance et de ne pas y arriver ? - ?
élaboration cognitive simple non - non
fonction narcissique (identification à des personnages ; réparation narcissique à la suite d’une blessure ; rétablissement de soi ; narcissisme du moi, narcissisme de cohérence). Dans ce rêve, elle se pose comme personne active : je vais, je choisis, je décide. Peut être interprété comme une affirmation-restauration de soi.  

 

 

 

EVALUATION CHANGEMENTS    
Capacité associative(0 : envahissement psychique par la scène du rêve qui bloque toute association ;5 : les associations pourraient se poursuivre indéfiniment ) - 2 - 4- les associations sont nombreuses et précisées.- la question de la croyance, de l'imaginaire et du réel. Ce qui peut être investi dans le savoir qui peut être situé chez l'autre ou visé dans un projet personnel est relativisé par le réel.- importance du déplacement, posé de toutes les façons- le train renvoie au sous-développé, à la maladie, au collectif, au convoi, à la dépendance à un conducteur, à la régression - la voiture représente la possibilité d'une prise en main- le train, au-delà de son apparence de bel objet, représente une régression, à la fois personnelle (traitée comme du bétail, soumise aux aléas et aux décisions du conducteur) et sociale (3° classe)Cela peut renvoyer à un certain vécu familial. L'identification se serait faite par rapport à un environnement de l'époque. C'est une enfant qui a sans doute fait beaucoup travailler son imaginaire.Est-ce qu'avancer, stagner ou régresser n'est pas matérialisé par le mouvement et l'objet du mouvement ?Positionnement du mari dans cette problématique.
Capacité de distanciation par rapport à affect et action des personnages du rêve - 2 - 2
Niveau de présentation symbolique de la scène (0 - le rêve est une scène concrète : ex "je ne parviens pas à trouver de toilettes fermées". 5 - le rêve est un point d’appui pour définir des rapports abstraits : ex : je n’ai jamais pu avoir un espace personnel".) - 1. - 4 - pose le problème de savoir si elle progresse ou régresse, de la croyance, de la confiance, de la maîtrise. La symbolique du déplacement, non seulement en termes de progression, immobilisation, régression mais aussi d'attente, d'espoir et de désenchantement Pose aussi le problème de sa fatigue. Dans ce cadre le train serait le substitut d'une régression attendue"le train devait nous offrir une sécurité".
Eléments d’évolution du rapport à soi, à la réalité psychique, de la relation aux autres   Explique mieux, voit ce qui est autour d'elle mais ne s'est pas encore désenclavée. Les problèmes restent en termes de tout ou rien , avec une problématique de dépréciation et de déception "avec elle, je n'ai pas de bonjour".Une meilleure analyse, des liens, une moindre souffrance, mais peu d'évolution par rapport à elle-même dans son rapport au monde, vécu de façon très négative.

 

En résumé :

Le scénario général du rêve peut être résumé en :

Nous devons rentrer à Paris (1). Des obstacles surgissent (2). Ils nous empêchent d'atteindre notre but, du moins dans des conditions satisfaisantes(3).

Il pourrait correspondre au niveau latent à :

"Nous devons rentrer à Paris (1). Nous n'en avons pas envie (2bis). Nous faisons demi-tour (3bis)"

dans lequel les éléments d'appréciation et de décision personnels sont remplacés par des éléments externes qui gênent le déroulement du processus.

Initialement, tout devrait être facile puisque le trajet, en voiture (que le sujet conduit), est parfaitement balisé.

Une deuxième "chance", le train de 16h16, est présentée.

Les "obstacles" sont figurés par des scénettes qui renvoient chacune à un risque

- une double file vers un but unique : laquelle va être fluide, laquelle va bouchonner ?

- quelqu'un passe devant le sujet (retard)

Ces obstacles sont dépassés, le sujet est en temps pour prendre le train, il y a de la place;

Nouveaux obstacles :

- Plus de place assise

A ce stade, "le mieux est l'ennemi du bien" et le sujet veut améliorer son voyage en voyageant en 1° classe

- le contrôleur doit aller chercher des billets à l'extérieur, dans une camionnette

- son mari ne l'aide pas et est comme un gamin

- la scène se termine sans épilogue : on ne sait pas s'ils vont finir par partir et dans quelles conditions.

suite


Dernière mise à jour : 5 March, 2007
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