Le premier segment de l'énoncé - j'ai quitté mes parents - joue le rôle d'une balise marquant la fin d'une situation antérieure. C'est-à-dire la fin d'une première période de l'histoire personnelle de la rêveuse.
La même balise est aussi l'origine de la démarche, cognitive : quitter les parents, en fonction d'un vécu, dans un arrière-plan conflictuel.
J'ai quitté ... pour aller. C'est un acte volontaire, avec un but précis.
Aller ... chez moi. Ceci renforce l'action d'avoir quitté les parents, l'intention est précise. Ceci caractérise la démarche psycho-dynamique.
Par le train. Pourquoi le train ?
Il s'agit de partir.
Lorsqu'on décide de partir en voiture, on peut encore tergiverser ; traîner avant de partir, traîner sur la route, et même faire demi-tour, si la détermination n'est pas bien ferme.
La voiture autorise le retour en arrière.
Lorsqu'on décide de partir en train, si on hésite et si on traîne, on rate le train.
Donc, puisque la rêveuse est dans le train, en marche, cela signifie que sa détermination au départ, est entière. Le train sert à consommer la rupture ; une fois le train parti, elle ne peut plus avoir la moindre hésitation, le train empêche de revenir en arrière, théoriquement.