Définition-Historique : C'est Spitz qui décrivit sour le terme « d'hospitalisme » l'altération du corps lié à un long confinement dans un hôpital ou aux effets nocifs du placement en institution durant le premier âge. Il distingua deux types de troubles selon que la carence affective qui les provoque est partielle ou totale. La privation partielle d'affects chez des enfants qui, après un minimum de six mois de relations avec leur mère en furent privés pour une période plus ou moins longue, sans qu'un substitut satisfaisant leur soit offert, provoque dès le deuxième mois un arrêt du développement puis un retard qui augmente dès le troisième mois. Cependant si l'enfant est rendu à sa mère avant le cinquième mois la symptomatologie s'estompe rapidement. Les apports de ce tableau que Spitz a dénommé dépression anaclitique (1946) en référence au stade du même nom correspondant à la relation préobjectale avec la dépression et les états dépressifs chez l'adulte ont été discutés : pour Spitz lui-même la structure dynamique en est foncièrement différente de la dépression chez l'adulte ; pour Bowlby le rapprochement se fait dans la psychopathologie du deuil* (Laplanche et Pontalis font remarquer qu'anaclitique est l'adjectif de la traduction savante par le grec avaykivco de l'allemand courant Aulehnung souvent aussi traduit en français par étayage dans la littérature psychanalytique). La carence affective totale est, elle, toujours suivie de conséquences néfastes : après la séparation d'avec la mère les enfants passent par les stades observés dans la carence partielle et le retard de développement devient rapidement évident. Spitz fait un parallèle entre cette évolution et les trois phases décrites par Selye dans le syndrome général d'adaptation. L'hospitalisme est un trouble de l'adaptation* au sens propre.
INSERM : L'hospitalisme n'y est pas mentionné. A névroses et états névrotiques il est indiqué « Les troubles réactionnels de l'enfant doivent être classés en .6 (Etat aigu réactionnel ou situationnel à symptomatologie névrotique) la névrose d'abandon en 10.7. Dans la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent proposée en octobre 86 figure dans la catégorie 3 Pathologies de la personnalité, une des six catégories de base codées sur l'Axe 1, .02 Pathologie narcissique etlou anaclitique, dépressions chroniques, abandonisme.
CIM 9 : L'hospitalisme infantile figure avec la « Réaction d'adaptation avec mutisme réactionnel à la rubrique Autres .8 des Troubles de l'adaptation* 309 suivant donc l'opinion de Spitz.
CIM Proj. rév. : La catégorie Troubles de l'adaptation est remplacée par celle Réaction à une situation très éprouvante et troubles de l'adaptation F 43. L'hospitalisme n'y est plus cité. Dans la catégorie F 90-F 95 on trouve Troubles du fonctionnement social débutant spécifiquement dans l'enfance et l'adolescence F 94 (reste de 309) avec Troubles réactionnel d'attachement chez l'enfant F 94.1 et Trouble de l'attachement chez l'enfant F 94.2 sans que l'hospitalisme ne soit explicitement cité.
D.S.M. III : Il est dit du Trouble réactionnel de l'attachement de la petite enfance 313.89 qui est classé dans la catégorie Troubles de la première et deuxième enfance ou de l'adolescence : « Certains cas sévères... sont aussi appelés "insuffisance ou arrêt du développement" ou "hospitalisme" ». Bien qu'attachement ne soit pas défini dans le glossaire ce terme renvoie à une conception éthologique.
D.S.M. III-R : La place faite à l'hospitalisme et sa définition comme forme sévère d'une perturbation de l'attachement ne varient pas.
Dernière mise à jour : mercredi 3 avril 2002 14:29:42 Dr Jean-Michel Thurin |
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